1.
Fais donc, grand Dieu! Dieu juste! que la patience de Chicot dure un an encore, afin que les cinquante coups d'étrivières que Chicot a reçus dans cette maison par les ordres de cet assassin de prince lorrain et de ce spadassin d'avocat normand, et qui ont tiré du corps de Chicot une pinte de sang, s'élèvent à deux pintes et à cent coups d'étrivières, et pour chacun d'eux; de telle façon que M
2.
Dieu merci! je ne suis pas un spadassin, et n'étant mousquetaire que par intérim, je ne me bats que lorsque j'y suis forcé, et toujours avec une grande répugnance; mais cette fois l'affaire est grave, car voici une dame compromise par vous
3.
Quelque amoureux qu’il fût, Poulailler n’oubliait pas longtemps le soin de sa sûreté, il se calma sans consoler sa douleur, et consentit à suivre un des principaux de la troupe, nommé Landry, espèce de spadassin, de chevalier d’industrie, fort adroit, fort beau, fort intelligent, ayant des manières de gentilhomme, dont l’origine était inconnue, bien qu’il se prétendît fils naturel d’un prince, qu’il ne nommait jamais, pour cause, sans doute
4.
Il n’y avait rien du gentilhomme ni du spadassin dans Adeline, pas plus qu’il n’y avait sur sa tête le moindre panache ; cependant, comme tant d’autres qui n’ont point eu le dégoût de s’asseoir sur ce cuir chaud, il avait subi ces éblouissements et ces fascinations : banquier toujours, ponte jamais
5.
– Mais vous me commandez, je crois ! s’écria Bigot, offensé par le ton du spadassin
6.
Le mendiant ouvrit enfin sa porte, et s’effaça respectueusement pour laisser entrer le spadassin et le capitaine
7.
Cette porte, comme Flambard le remarqua cette fois, n’était faite que de planches minces, si bien qu’elle n’avait pu résister au coup d’épaule du spadassin
8.
Le spadassin dit aussitôt avec un sourire ironique :
9.
– Ah ! ah ! fit seulement le spadassin, très intéressé par cette histoire, et qui déjà soupçonnait quel était le gaillard vêtu en grenadier du roi
10.
Et le regard du spadassin pétilla terriblement
11.
Mais le spadassin eut le chagrin de n’apporter à son ami aucune nouvelle rassurante
12.
c’est tout ! répondit laconiquement le spadassin en fronçant les sourcils
13.
– Juste, répondit le spadassin ; c’est un régiment de grenadiers anglais qui marche sur nous !
14.
Les musiques s’étaient tues ; la brise de l’ouest avait emporté la voix du spadassin jusqu’aux premiers rangs des grenadiers ennemis
15.
La colonne n’avait pas de canons, et la portée des fusils ne permettait pas d’atteindre l’audacieux spadassin
16.
– Il faut croire, répliqua le spadassin, qu’ils attendent que les autres troupes soient débarquées
17.
– Et l’on est grenadier ! ajouta Regaudin en se gourmant avec une vanité qui fit pouffer le spadassin
18.
Malgré l’obscurité qui envahissait l’intérieur du fortin, le spadassin avec son œil de lynx avait saisi ce mouvement
19.
– Ah ! ah ! fit encore le spadassin toujours souriant
20.
La rapière à la main ils se jetèrent sur le spadassin
21.
Croyant que le spadassin les redoutait, ils voulurent grimper le rempart pour se saisir de lui et le châtier de son insolence
22.
– Pourtant, répliqua le spadassin qui ne pouvait s’empêcher de conserver quelque méfiance à l’égard des deux bravi, ces honnêtes miliciens valent bien d’honnêtes grenadiers, et il n’y aurait nul inconvénient, il me semble
23.
Ceux-ci, reconnaissant le spadassin s’empressaient de le saluer respectueusement ; mais par contre, en voyant les deux bravi tirés à la remorque avec chacun une corde au cou, ils ne purent contenir leurs éclats de rire moqueur et lancèrent aux deux pauvres diables toutes espèces de quolibets et de lazzis, qui finirent par amener sur leurs lèvres ces grognements
24.
– Bien, bien, interrompit rudement le spadassin qui avait repris sa marche, ne jurez pas en vain ! Mais, au moins, pouvez-vous me dire si nous arrivons ?
25.
Le spadassin frappa rudement du pied
26.
Les précautions prises, l’obscurité de l’intérieur, les paroles de l’individu qui demeurait invisible, paroles qui semblèrent sonner ironiquement aux oreilles du spadassin, et surtout cet homme qui ouvrait ainsi sa porte en pleine nuit à qui frappait, sans s’assurer si c’étaient des amis ou des ennemis, tout cela intrigua Flambard et mit sa méfiance en éveil
27.
Puis le spadassin aperçut les figures épanouies et narquoises des deux grenadiers, qui retiraient tranquillement de leur cou les cordes qu’y avait passées Flambard, et les remettaient à un garde que notre héros reconnut avec stupéfaction : ce garde, c’était Verdelet
28.
Naturellement, le spadassin n’avait pas une grande confiance en ce garde qui voulait se dire son ami et qui pactisait peut-être avec ses ennemis, les gardes et cadets de Bigot
29.
Pendant qu’il repassait dans sa mémoire les paroles que lui avait dites le garde, les cadets s’amusaient fort à faire des mots d’esprit et à décocher mille traits malicieux à l’adresse du spadassin toujours impassible
30.
En passant devant Flambard, toujours étendu sur le plancher, le cadet qui marchait en tête de la file s’arrêta, enleva son tricorne, exécuta une révérence profonde et ironique, et, regardant le spadassin dans les yeux, cria :
31.
Vivement Verdelet avec un poignard trancha les cordes qui liaient les mains et les pieds du spadassin
32.
Le spadassin fit comme lui avait dit le garde, et, la minute d’après, il descendait à la cave après avoir laissé retomber le panneau de la trappe
33.
Mais avant d’atteindre cette porte, le spadassin remarqua, suivant la longueur de la cave, l’empreinte dans le sol de roues de chariots
34.
Il entraîna le spadassin dans un enfoncement de la galerie et ajouta :
35.
Peu après, le même cortège repassa sous les yeux du spadassin ; seulement, cette fois, le chariot contenait six gros coffres que Flambard jugea fort lourds, à voir l’effort terrible que faisaient les cadets à le tirer
36.
De l’autre côté de la porte partit un long ricanement, puis la voix nasillarde et railleuse du spadassin jeta ces paroles :
37.
Mais sur ces personnages l’apparition de Flambard créa une forte sensation : ils croyaient voir surgir un fantôme ! Néanmoins, le spadassin fut reçu avec grande joie
38.
Ceci convenu, on allait se séparer, quand Héloïse voulut insister auprès du spadassin pour obtenir des nouvelles de son père
39.
Mais pas un mot encore n’avait été prononcé, hormis le nom du spadassin
40.
Les cadets et gardes firent un autre saut, et dans ce saut tous formèrent une masse compacte, menaçante, une masse qui s’ébranla doucement, à peine perceptiblement, et qui peu à peu se mit en mouvement vers le spadassin
41.
Un cadet, derrière la bande confuse, saisit une bouteille et la lança à la tête du spadassin, comme s’il eût voulu se venger d’avoir été désarmé
42.
– Pouf ! cria le spadassin au moment où la bande reculait encore une fois
43.
Le spadassin lança un formidable Pouf ! et se rua comme un grand tigre
44.
Le spadassin poussa un fort éclat de rire
45.
Et l’œil sournois du spadassin caressa le panneau de la trappe qui ouvrait sur la cave
46.
– Et pouf ! rugit la voix de tonnerre du spadassin
47.
Une dizaine de cadets furent atteints et blessés par des éclats de bois, puis dans le trou béant de la porte violemment éclairée par les flammes rugissantes, apparut la haute et formidable silhouette du spadassin
48.
Et très gracieux, très maître de soi toujours, le spadassin s’avança vers le comptoir, les mollets battus par le long fourreau de sa rapière
49.
Le spadassin jeta sur le comptoir une poignée de louis ruisselants
50.
Une autre poignée d’or glissa de la main large du spadassin sur le comptoir ; puis, précédé de la Pluchette, accompagné des yeux ravis de la cabaretière et des regards admiratifs de toute la salle, notre ami se dirigea vers la cuisine
51.
Mille conjectures avaient de suite effleuré les esprits sur la visite du spadassin en la taverne de la mère Rodioux
52.
Tenez, ajouta le spadassin, voici pour défrayer
53.
– Oui, mais plus tard ? sourit le spadassin
54.
– Et qui n’ont rien que leurs beaux habits ! se mit à rire le spadassin
55.
La porte de la cuisine s’ouvrit violemment, et dans le cadre apparut la silhouette terrible du spadassin
56.
Le spadassin fit un bond énorme de la porte de la cuisine à la porte de la taverne, et dans cette porte il s’appuya du dos
57.
– Le roi, votre Bien-Aimé, reprit le spadassin, vous me paraissez en parler bien à votre aise
58.
– Avant, continua Flambard, et attendu que mon cœur de soldat n’est pas tourné encore tout à fait de pierre – tel le cœur de Monsieur Deschenaux – (et le spadassin jeta un coup d’œil entendu à Rose Peluchet) je vais pour la dernière fois essayer de convertir en les confessant ces deux pauvres pécheurs
59.
De Loys, reconnaissant le spadassin, recula et pâlit
60.
– Non, répondit le spadassin surpris
61.
Puis, devant Mme Péan le spadassin s’inclina jusqu’à terre disant de sa voix nasillante :
62.
– Un enfant ! fit Bigot avec surprise, mais une surprise que seul l’œil de lynx du spadassin put saisir
63.
Et ce disant le spadassin fit quelques pas vers l’intendant et ses gens pressés derrière lui
64.
Un moment il pensa qu’on pourrait tourner le spadassin en ridicule, et donner à sa fête un impromptu auquel personne, certes, n’avait pu s’attendre
65.
Si, à cette minute, Bigot avait pu tuer Flambard par la pensée, le spadassin serait tombé raide mort, tant cette pensée était accentuée de rage sanguinaire
66.
Et cette bande, jusqu’alors silencieuse et immobile, se mit à osciller légèrement, les têtes se penchèrent vers les têtes, les bouches s’approchèrent des oreilles, des chuchotements mystérieux survolèrent, des sourires se croisèrent, des grimaces s’esquissèrent et les regards ou méprisants ou moqueurs se mirent à toiser le spadassin
67.
À l’instant même des draperies s’agitèrent brusquement près du grand escalier, un hurlement s’éleva, et douze gardes, l’épée au poing, surgirent et se ruèrent sur le spadassin
68.
– Fouillez la maison et assurez-vous de cette vérité ! Faites place ! commanda aussitôt l’intendant, en s’effaçant lui-même pour laisser libre passage au spadassin
69.
Un murmure circula, d’étonnement ou de joie, le spadassin n’aurait pu le traduire
70.
L’intendant, en voyant le spadassin revenir à lui, se redressa, et, plus hautain que jamais, dit :
71.
Comme il y arrivait, une femme se glissa au travers des serviteurs, et se penchant à l’oreille du spadassin, murmura :
72.
Flambard venait d’arriver avec Jean Vaucourt, et tandis que le capitaine embrassait longuement sa femme et son enfant, le spadassin mettait dans les bras de la femme d’Aubray un enfant que celui-ci reconnut avec une joie inouïe !
73.
Rose Peluchet sauta au cou du spadassin et l’embrassa sur les deux joues
74.
Je ne suis pas un spadassin !
75.
Ils faisaient penser, ainsi campés, au duel d’un grand seigneur avec un spadassin
76.
– Parez celle-là, tonnerre ! hurla le spadassin en poussant une botte désespérée
77.
– Je suis mort ! hurla le spadassin en se roulant à terre, humide de son sang, qui coulait à flots
78.
Bien à contrecœur Matamore se mit en garde après mille divertissantes simagrées, mais il tremblait comme un peuplier, et le spadassin, frère de Doralice, lui fit sauter l’épée des mains au premier choc du fer et le chargea du plat de la rapière jusqu’à lui faire crier grâce
79.
La seule aventure de marque que j’aie eue en ce long voyage, c’est un duel avec un certain duc fort méchant et très grand spadassin, dont je suis sorti à ma gloire, grâce à tes bonnes leçons
80.
Mérindol alla donc à la recherche de ce spadassin qui demeurait place du Marché-Neuf, près du Petit-Pont, endroit peuplé principalement de bretteurs, filous, tireurs de laine et autres gens de mauvaise vie
81.
J’ai donc été obligé d’aller chercher un spadassin de mes amis, la meilleure lame de la ville, qui le guette et le dépêchera, sous prétexte de lui tirer la laine, à la première occasion crépusculaire ou nocturne sans que le nom de M
82.
Son front, où la pression habituelle du feutre avait tracé une raie rougeâtre transversale, pareille à la cicatrice d’une blessure, montrait par des gouttes de sueur, qui n’étaient pas séchées encore, que le spadassin avait marché vite ou venait de se livrer à un exercice violent ; ses yeux, d’un gris bleuâtre mélangé de reflets métalliques, se fixaient sur ceux du jeune duc avec une impudence tranquille qui donnait le frisson à Mérindol
83.
– Jacquemin Lampourde n’a jamais eu peur, reprit le spadassin d’un ton qui, malgré l’apparence grotesque du personnage, n’était pas dénué de noblesse, cela soit dit sans rodomontade et vantardise à l’espagnole ou à la gasconne ; dans aucun combat l’adversaire n’a vu la figure de mes épaules ; je suis inconnu de dos, et je pourrais être, incognito, bossu comme Esope
84.
« Ne voilà-t-il pas un coup prodigieux, continua le spadassin, qu’on pourrait attribuer à la Durandal de Roland, à la Tisona du Cid, ou à la Hauteclaire d’Amadis de Gaule ? Tuer le capitaine Fracasse est au-dessus de mes talents, je l’avoue en toute modestie
85.
L’agression du spadassin sur le Pont-Neuf était, à coup sûr, moins légitime ; mais, bien qu’il fût probable que le coup vînt de la part du duc, comment suivre les ramifications ténébreuses qui reliaient cet homme de sac et de corde à ce magnifique seigneur ? Et, en supposant même qu’on les eût découvertes, comment les prouver, et à qui demander justice de ces lâches attaques ? Aux yeux du monde, Sigognac, cachant sa qualité, était un vil histrion, un farceur de bas étage qu’un gentilhomme comme Vallombreuse pouvait, à sa fantaisie, faire bâtonner, emprisonner ou tuer, sans que personne y trouvât à redire, s’il le fâchait ou le gênait en quelque chose
86.
Il parait toutes les bottes du spadassin, et déjà il lui avait effleuré le bras, comme le témoignait une rougeur subite à la manche de Malartic
87.
Le gourdin rencontra l’épée que le spadassin avait tirée de son fourreau, après avoir remis le pistolet inutile dans sa ceinture, et la fit voler en éclats comme verre, de sorte qu’il n’en demeura que le tronçon au poing de La Râpée
88.
Par une feinte habile, Hérode desserra un peu l’étau et le spadassin se haussa aspirant une large et profonde gorgée d’air, puis Hérode, le lâchant tout à coup, le reprit plus bas au défaut des flancs, et, l’élevant en l’air, lui fit quitter son point d’appui
89.
Le généreux breuvage agit bientôt sur le spadassin, qui remercia Hérode de la main et agita son bras engourdi pour lui faire reprendre sa souplesse
90.
Je suis un spadassin, non un assassin
91.
» Un domestique, entrant en ce moment dans ma chambre, m’annonça que le spadassin que j’avais blessé donnait encore quelques signes de vie, et même qu’il recommençait à parler
92.
Le chirurgien qui examina celle du spadassin, la déclara mortelle
93.
Le coup avait été porté avec une sûreté et une précision qui eussent fait honneur à un spadassin de profession
94.
J’avais ce que je désirais depuis si longtemps, une maîtresse à moi comme mon cheval et mon épée, jeune, jolie, amoureuse et spirituelle ; – sans mère à grands principes, sans père décoré, sans tante revêche, sans frère spadassin, avec cet agrément ineffable d’un mari dûment scellé et cloué dans un beau cercueil de chêne doublé de plomb, le tout recouvert d’un gros quartier de pierre de taille, ce qui n’est pas à dédaigner ; car, après tout, c’est un mince divertissement que d’être appréhendé au milieu d’un spasme voluptueux, et d’aller compléter sa sensation sur le pavé après avoir décrit un arc de 40 à 45 degrés, selon l’étage où l’on se trouve ; – une maîtresse libre comme l’air des montagnes, et assez riche pour entrer dans les raffinements et les élégances les plus exquises, n’ayant d’ailleurs aucune espèce d’idée morale, ne vous parlant jamais de sa vertu tout en essayant une nouvelle posture, ni de sa réputation non plus que si elle n’en avait jamais eu, ne voyant intimement aucune femme, et les méprisant toutes presque autant que si elle était un homme, faisant fort peu de cas du platonisme et ne s’en cachant point, et toutefois mettant toujours le cœur de la partie ; – une femme qui, si elle avait été posée dans une autre sphère, serait indubitablement devenue la plus admirable courtisane du monde, et aurait fait pâlir la gloire des Aspasies et des Impérias !
95.
Je voguais à pleines voiles sur l’océan sans bornes de la rêverie amoureuse, et vous veniez me chercher pour faire des armes ou jouer à la paume avec vous ; la jeune fille, transformée en jeune cavalier, me donnait de terribles coups de bâton et me faisait sauter le fleuret des mains aussi prestement et aussi lestement que le spadassin le mieux rompu à l’escrime ; à chaque instant de la journée, c’était quelque désappointement pareil
96.
Dans la conversation intime, ce littérateur manie l’anecdote comme un spadassin manie le sabre ou l’épée